DéDalE n’est plus connu seulement pour son célèbre labyrinthe dans la mythologie grecque mais, depuis son ouverture en 2018, pour être devenu le lieu incontournable de la cité vannetaise où se mêlent harmonieusement convivialité autour d’un verre et visite immersive dans ses galeries artistiques.
Dans les coulisses de ce tiers-lieu de vie culturelle où l’art de la rue est roi, qu’il soit issu du Graff ou du Street-Art, a eu lieu un passage de témoin entre Patrice Renard et Céline Lefèvre-Mille. C’est désormais cette dernière qui est aux commandes de cette expérience inouïe et où, bien sûr, la Bizh a sa place. Regards croisés de Patrice et Céline.
Quel est ton parcours ?
Patrice : J’ai toujours été à mon compte dans divers secteurs notamment le commerce alimentaire ou le secteur CHRS (café hôtellerie restauration). En parallèle, j’ai également été président de la fédération des commerçants de Vannes durant 2 ans.
Céline : Au départ, j’ai occupé pendant de nombreuses années le poste d’assistante de direction dans différentes entreprises, puis je suis montée en compétence en devenant responsable de centres d’affaires (ancêtre des espaces de co-working) puis, ici à Vannes, j’ai travaillé comme assistante commerciale chez un courtier en prêt immobilier où je m’occupais du suivi de la clientèle, du développement de la marque (salons professionnels).
Qu’est ce qui t’a motivé dans ce projet ?
Patrice : J’ai tout de suite aimé la dimension atypique : un lieu ordinaire où se retrouvent un projet hors normes assorti d’un cadre extérieur exceptionnel.
J’ai aimé l’idée très intelligente de mélanger l’aspect commercial (le bar) avec l’aspect artistique (la galerie), le salariat et le bénévolat. Cette cohabitation m’a plu.
Comment es-tu arrivée dans « L’aventure DéDalE » ?
Céline : Je connais Patrice depuis plusieurs années, nous avons sympathisé dans son ancien commerce et un jour, il m’a appelée pour m’en parler… j’ai trouvé l’idée novatrice, j’ai posé ma démission et j’ai dit Banco.
Quel a été ton rôle ?
Patrice : En fait, c’était la première fois que j’occupais un poste de directeur-salarié, mon rôle a été d’être le lien entre tous les salariés : au total, il y a 7 ETP (Équivalent Temps plein) répartis entre le bar et les visites. J’ai été chargé de recruter, de faire une partie comptabilité, de l’administratif et bien sûr de travailler en étroite collaboration avec Céline qui coordonnait l‘ensemble.
Travailler avec l’association « L’art prend la rue » (fondatrice du projet artistique) tout en travaillant pour « Cœur de Vannes » (instance pilotée par les commerçants) est une expérience très intéressante professionnellement. Et humainement.
Quelles sont tes missions ?
Céline : Au départ, j’ai été engagée en tant que coordinatrice donc je m’occupe de toute la partie accueil des artistes, coordination des événements de DéDalE en lien avec l’association L’Art Prend La Rue, les équipes du bar et des visites. Je suis également la référente en lien avec la fédération des commerçants (Cœur de Vannes) et avec les services de la mairie lorsque c’est nécessaire.
Depuis janvier je suis devenue directrice puisque Patrice est parti pour de nouveaux projets.
Tu sembles être une peu la « maman « de substitution des artistes ?
Céline : Oui, il y a un peu de cela. Dans le processus créatif, il est important que les artistes soient libérés de tout problème logistique donc oui je protège en quelque sorte, je vais les chercher à la gare par exemple, je veille à ce que le matériel soit disponible, que leur séjour à Vannes soit bouclé (hébergement, restauration). Bref, qu’ils se sentent en famille, comme à la maison. Je reste le lien entre les artistes et la commission artistique.
Que t’a apporté personnellement « l’aventure DéDalE » ?
Patrice : J’ai découvert un milieu artistique que je ne connaissais pas, j’y ai fait des rencontres enrichissantes, j’ai appris beaucoup et suis heureux d’avoir participé à cette aventure.
Tu pars vers autre chose. Que souhaites-tu à Céline qui te remplace ?
Patrice : Qu’elle continue ce qu’elle sait très bien faire, le lien et tout le reste…
Que représente ce projet pour toi ?
Céline : Quoi qu’ il arrive, j’en sortirai différente et grandie, c’est une certitude. J’ai appris beaucoup sur l’autre et sur moi et ai fait beaucoup de belles rencontres.
Comment s’est passé ce dernier confinement ?
On a continué à préparer des moments festifs en s’adaptant naturellement aux contraintes sanitaires, on a gardé le contact surtout. Nous sommes très heureux de rouvrir le 19 mai, c’est certain.
Dédale café est prestataire de la Bizh. Qu’en penses-tu ?
Patrice : J’aime ce genre de démarche, « faire bouger les lignes », le circuit court… Dédale Café y participe et reçoit environ 15/20 Bizh par semaine.
Il serait utile dans la mesure du possible de dématérialiser la Bizh afin qu’elle prenne de l’ampleur… Ce serait plus facile pour le consommateur, de plus convaincre des fournisseurs est une nécessité pour éviter que le circuit ne tourne que sur lui même.
Céline : Je trouve que c’est logique que nous soyons dans ce projet de monnaie locale. Je pense qu’il serait intéressant que l’association se tourne vers la fédération des commerçants afin de rendre visible la Bizh ; il y a forcément un moyen de faire circuler de façon efficace la Bizh.
Entretien réalisé par Dom de St Patern,
Plume pour la Bizh
Dédale café
8 rue du Commerce
56 000 Vannes
02.97.49.94.22
http://dedale.lartprendlarue.org/portfolio/dedale-cafe.