Un Luthier en ville

Nichée en haut du quartier historique St Patern, la boutique « Atelier Vents du Golfe » est une boutique mystérieuse pour les non initiés et chaleureuse pour quiconque y entre. Yves Lebrun y exerce depuis 2002 le métier rare de luthier ou plus précisément de réparateur d’instruments à vent : clarinette, saxophone…

Extrait d’un échange avec ce passionné de musique et d’art:

Peux tu me raconter brièvement ton parcours?
En fait au départ, je suis musicien, je joue d’ailleurs dans deux formations de la clarinette dans un groupe de Fest Noz et du saxophone dans un groupe de musique africaine.
C’est par ce chemin que je suis devenu luthier après une formation au Mans.

Je me suis installé dans le quartier en 2002, je cherchais un quartier avec une histoire et qui soit à la bonne distance du centre ville (ni trop loin, ni trop près) et la proximité avec mon voisin (magasin de musique) est dynamisant pour nous deux.

Ton métier requiert des qualités techniques et physiques, lesquelles ?
Oui il faut être patient, précis, bien voir, bien entendre car on teste les instruments quand on a fini de les réparer. Il faut être en forme car on peut être victime de TMS (Troubles Musculo-squelettiques) avec certains instruments qui sont lourds, et les réparations qui exigent certaines postures peu ergonomiques.

Quelle clientèle as-tu ?
J’ai des musiciens amateurs ou professionnels, des parents d’élèves, je vends également des instruments et des consommables (par exemple des hanches de roseau pour les instruments). Il y a aussi bien des hommes que des femmes, tout dépend des instruments. Je vise une clientèle jusqu’à environ 50 kilomètres car nous sommes peu dans le Morbihan et d’autre part, il n’y a pas des musiciens à chaque coin de rue…

Yves devant son atelier – © photo Dom de St Patern

Tu es prestataire et comptoir d’échanges pour la Bizh,
peux-tu expliquer ton cheminement vers la monnaie locale ?

Au départ, j’avais des réticences, des craintes et rapidement, je me suis aperçu que ce n’était pas fondé. Par exemple, j’avais peur par rapport à la comptabilité mais en fait c’est très simple: il suffit de noter les sorties en espèces.

Que je me paie en Bizh ne change rien du point de vue comptable.

Pour moi c’est un acte militant d’être adhérent et prestataire de la Bizh.
J’ai accepté d’être comptoir d’échanges car c’est compatible avec mon activité et mon amplitude horaire. Mon rôle est de faciliter le fonctionnement du système : faire un échange demande environ 10 minutes et dans ma boutique ce n’est pas problème.

Que faudrait il pour développer la Bizh ?
dans l idéal, il faut qu’on soit nombreux à s’en servir : on pourrait organiser un festival par exemple où chaque achat se ferait en Bizh.

Atelier Vents du Golfe
13 place Cabello
56 000 Vannes
02.97.47.50.56
ventsdugolfe.fr + facebook
ouvert du mardi au samedi de 9h-12h00 &14h30-18h30

Entretien rédigé par Dom de St Patern , Plume pour la Bizh