Captain Marée

Comme le dit Aristote, « il y a trois sortes d’hommes, les vivants, les morts et ceux qui vont en mer », Fabrice Lizée alias Captain Marée fait partie de ces hommes de mer qui ont également les pieds sur terre. À l’image de son coin de paradis à Séné au bord du Golfe, il a su faire l’unanimité en proposant un « spot » où règnent la bonne humeur, la simplicité et le respect des produits locaux qu’il élève avec amour et soin. Embarquement immédiat avec Captain Marée, homme pragmatique et chaleureux.

Fabrice Lizée alias Captain Marée

Peux-tu me raconter ton parcours Fabrice ?

J’ai démarré de zéro, il faut savoir que dans le monde de l’ostréiculture traditionnellement on reprend une affaire familiale à 80%, ça n’a pas été mon cas.

Auparavant, j’ai été skipper et moniteur de voile donc la mer est mon terrain de prédilection. Cela fait 13 ans que je suis ostréiculteur.

Quel est le concept de « Captain Marée » ?

Je suis un petit producteur, je vends et élève des huîtres mais aussi des crustacés, du poisson et des coquillages et ensuite j’ai une terrasse face au Golfe : je propose un endroit où chacun peut venir déguster et boire un verre en terrasse ou sous la véranda quand le temps ne permet pas d’être en plein air.

Que penses-tu de ce qui se passe en matière de consommation alimentaire ?

Globalement, nous ne sommes pas assez informés. Étant adepte des produits le plus naturel possible, je crois qu’il faut prendre le temps en tant que producteur.

Par exemple, élever en mer des huîtres naturelles comme les miennes prend du temps, c’est-à-dire 3 ou 4 ans, il faut les bichonner ! Je n’approuve pas du tout l’élevage des huîtres triploïdes  (procédé qui permet de manger des huîtres non laiteuses toute l’année).

La recherche de la productivité n’est pas respectueuse de la nature donc du consommateur : on voit bien que l’homme quand il veut faire vite, s’expose à un retour de bâton… on le constate actuellement.

Tu considères donc que ta manière de travailler est une forme de résistance ?

Oui d’une certaine manière, je pense qu’il faut résister et se battre. Notre société est complexe, on reçoit beaucoup d’informations mais il faut savoir trier. Il faut essayer d’être actif pour ne pas subir.

Tu as également créé et mis en service il y a quelques années un distributeur automatique d’huîtres, n’est-ce pas contradictoire ?

En effet, je pense qu’il faut également savoir répondre à l’attente de certains consommateurs. Mon distributeur (au Poulfanc) est un moyen complémentaire, ça me libère du temps pour mon activité et ça permet à des clients qui ne peuvent venir jusqu’ici d ‘avoir des huîtres à des horaires atypiques.

De toute manière, je crois également à une consommation version 2.0, avoir un code et venir chercher sa bourriche d’huîtres directement dans le bassin. Je pratique le Click and Collect et la vente en ligne.

Un cadre somptueux

Tu bénéficies d’un cadre somptueux, tu dois attirer beaucoup de monde ? Qu’en pensent tes collègues ostréiculteurs ?

C’est un endroit magique mais il a fallu tout créer de A à Z… mais j’étais déterminé.

Par rapport à la profession, je suis un peu à part mais il y a une solidarité réelle des gens de mer même si je crois qu’il pourrait y avoir une plus grande coopération.

Avant, avec la vente d’huîtres, on pouvait « cartonner » mais c’est en train de changer donc il faut proposer de nouvelles choses, d’où mes soirées « version ginguette » du vendredi qui se veulent conviviales (soirées « ambiancées » par un DJ »).

Et la Bizh, qu’en penses- tu ? Quelles propositions as-tu pour améliorer son usage ?

Je suis adhérent depuis le début car cela correspond à mon état d’esprit, une forme de lutte contre « l’establishment ». Je pense qu’une monnaie bretonne régionale permettrait à davantage de consommateurs de l’utiliser… Peut-être qu’un travail avec les offices du tourisme serait bénéfique.

Captain Marée
Le Badel
56860 Séné
06.61.87.87.13
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Entretien réalisé par Dom de St Patern.