Ulysse : la petite boulange

À deux pas de la gare de Vannes, Ulysse Lauras a choisi de revenir aux fondamentaux en créant « La petite Boulange »… Changer de modèle économique fait partie de ses valeurs. Il appartient à cette jeune génération qui a appris des précédentes et veut à présent démontrer que l’alimentation doit rimer avec respect des hommes et de la nature.

Boulanger-militant, Ulysse, à l’instar du héros grec, a voyagé et a appris de ses voyages. Il s’inscrit au XXIe siècle dans une économie qui se veut celle du partage et du mieux vivre, il nous raconte…

Peux-tu s’il te plaît me raconter l’histoire de « La Petite Boulange » ?

J’ai ouvert 4 mois avant le premier confinement en novembre 2019, il s’agit d’une création : « La Petite Boulange », c’est 30 m2 et 4 personnes : Marion, Barbara, Julia et moi même.

Quelles sont les particularités de ton entreprise ?

Il y en a une, assez peu courante : ici nous faisons tout à la main, il n y a pas de pétrin. On divise et on façonne la pâte à la main : je voulais sortir de la mécanisation et pouvoir utiliser des farines de toute nature, notamment celles dites paysannes.

Pourquoi ce choix ?

Il correspond à mon histoire personnelle, je suis ingénieur en génie mécanique dans l’industrie à l’origine. Dans mon ancien emploi, j’étais chef de projet (au Mexique notamment) pour une entreprise qui travaillait pour les États-Unis et le Japon… au cœur de la mondialisation.

Cette expérience professionnelle m’a questionné et j’ai eu envie de revenir à davantage de sens, question d’éthique ! L’envie de changer les choses en étant en adéquation avec mes convictions a constitué le moteur de cette création.

Il s’agit pour moi d’un acte militant : quand on utilise une machine, il faut la fabriquer. Or, cette fabrication nécessite de puiser dans des ressources et de l’énergie, hélas, au détriment des hommes et de la planète. Tant que je pourrai faire sans machine, je ferai sans.

D’ailleurs le pain fabriqué à la main est un pain plus doux, il n’a pas de levure ce qui lui donne une certaine complexité aromatique et une meilleure conservation. De plus, il contient des minéraux assimilables par l’organisme, il y a un bénéfice pour la santé.

Qui sont tes clients ?

Ici on vient de 30 à 80 ans, d’ailleurs durant le 1er confinement, il y avait peu de voitures en circulation donc les piétons ont remarqué plus facilement la boutique.

As tu été bien accepté par tes confrères et consœurs ?

Oui, je propose autre chose donc il n’y a pas vraiment de concurrence entre nous, d’ailleurs je travaille aussi avec des restaurateurs mais également pour des associations et on peut trouver notre pain dans d’autres espaces.

Tu es également prestataire de la Bizh, pourquoi ?

De la même manière que j’ai créé la « La Petite Boulange », l’utilisation de la monnaie locale est une manière de m’engager, de favoriser les échanges locaux, de valoriser l’écosystème. Ici, il y a environ une dizaine de transactions en Bizh par semaine et je ne trouve aucune difficulté de gestion, il suffit de se payer en Bizh. Je ne manque jamais de parler de la monnaie locale.

Entretien réalisé par Dom de St Patern

La Petite Boulange
30 Avenue Saint Symphorien
56 000 Vannes
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